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samedi 18 octobre 2008

Le film de Coluche, une histoire un peu triste...


Le film de Coluche est riche d'enseignements. On voit à quel point la démocratie est un perpétuel "idéal" de société qui ne sera jamais atteint... On voit comment un trublion peut devenir un problème pour les parti(e)s en présence, un problème que l'on doit régler à n'importe quel prix. Menaces de mort... Et le hasard (?) s'acharne... Pour faire pression, son régisseur René Gorlin est assassiné, 2 balles dans le corps.
A qui profite le crime ? Le film ne donne aucune réponse. Le coup peut venir des deux côtés. Qui a le plus intérêt à voir disparaître Coluche du champ politique ? Les basses manoeuvres se succèdent, à faire frémir.
Jacques Attali, alors jeune conseiller affable du futur Président de la République, lui demande solennellement de se retirer. Mitterrand ne peut pas se permettre de laisser Coluche au premier tour, d'autant plus que ses chances de gagner n'ont jamais été aussi grandes. Coluche accepte, de son libre arbitre ? Ou contraint et forcé ? Aujourd'hui, on ne sait pas si cette petite phrase a un goût de vérité ou de cynisme : « J'appréciais beaucoup Coluche et je savais qu'il était pour moi, en fait. » dixit Valéry Giscard d'Estaing.
Coluche perd beaucoup de choses dans cette histoire, des amis, sa femme et un peu son âme. Au fond si le destin s'en mêle, il serait prêt à aller jusqu'au bout... Alors qu'il atteint 16 points, tout le monde le lâche. Les médias (indépendants ?) n'en font plus l'écho. On le soupçonne même d'être un sbire du KGB, Coluche esquive le tir avec humour. Mais il n'a pas le droit d'exister, politiquement. Coluche apprend à ses dépends la mauvaise politique. L'expérience le fait revenir à l'essentiel après une petite descente en enfer. Au-delà des mots, il décidera quelques années plus tard de mettre en oeuvre un grand projet humanitaire. Faire de la politique, c'est vouloir organiser et améliorer la vie de ses concitoyens. Il se réalisera en créant les Restos du coeur, pendant que d'autres, saisis par les jeux de pouvoir, ne feront jamais rien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

on voit surtout que dire "elisez-moi" ne suffit et que les gens demandent des idées, on voit bien a la fin la deception des ouvriers que coluche etait venu voir, il leur avait promis la lune sans pouvoir la tenir! bon politicien en somme le coluche...

http://carpediempolitique.hautetfort.com

Anonyme a dit…

@
Les ouvriers sont déçus à la fin du film, mais ils ne connaissent pas les pressions que Coluche a subies.

Coluche prend aussi conscience de l'importance de l'action au-delà des programmes, des effets d'annonce ou de la prise de pouvoir. Il laisse de côté la politique, "la science des affaires de la cité", pour une mise en pratique de ses convictions qui deviendra quelques années plus tard les restos du coeur.