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mardi 29 juillet 2008

Au fil des lectures... "la guerre mondiale médiatique"

La guerre mondiale médiatique de Laurent Gervereau, président de l'Institut des images et spécialiste de l'analyse de tous les types de représentations de "l'histoire du visuel"

Quelques extraits :

"Les discours de la relativité n'ont pas de place ici-bas, parce qu'ils rejettent la simplification. Nous allons d'un extrême à l'autre. L'amplification médiatique ne court jamais deux lièvres à la fois, mais agit avec beaucoup de versatilité"

"Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense, signe une directive en octobre 2003 pour recommander "d'employer les médias, l'opinion publique et Internet comme armes de guerre""

"Chacun porte un masque au temps de la communication. Les popstars font du caritatif. Les vedettes de la télé racontent leur enfance malheureuse. Les hommes politiques publient des biographies de personnages célèbres du passé pour faire croire qu'ils leur ressemblent. Les jeux vidéos, qui transposaient des combats idéologiques, deviennent des films et du merchandising. Tout le monde glisse d'un genre à l'autre"

"Internet a introduit l'illusion de la transparence, comme si le vecteur était neutre."

"Le pluralisme reste de toute façon un combat incessant."

"La relativité n'est pas le relativisme. La relativité n'est nullement la philosophie du "tout se vaut, tout est équivalent", créant le confusionnisme."

Une partie du livre est consacrée à la place de l'Europe (et à une analyse de ses représentations) dans les grands journaux télévisés européens. Un baromètre européen, créé par l'auteur, permet de faire plusieurs constats dont (1) la faible présence de l'Europe dans les médias européens et (2) une mise en avant quasi-systématique de ses aspects bureaucratiques et administratifs. L'Europe culturelle, par exemple, n'existe pas. L'Europe "solution", dans ce qu'elle apporte de concret et de positif aux citoyens européens n'est jamais représentée. Pour illustrer le déficit, en janvier 2005, les journaux télévisés ne consacrent que 1 à 5% de leur temps à l'actualité européenne.

L'Europe doit construire ses images, ses représentations, son imaginaire. Le "non" français, comme le "non" irlandais sont un peu le résultat de cette bataille médiatique perdue par les européens.

Pour en savoir plus sur Laurent Gervereau : son site

lundi 28 juillet 2008

Les failles de la cybermuraille


Un article sur "Le monde du blog" de Gilles Klein
A noter le logiciel anti-censure psiphon développé par le Citizenlab de l'Université de Toronto.

Psiphon permet de contourner la censure exercée sur la toile. Il a reçu le prix Netxplorateur à Paris en 2008 dans la catégorie "Santé, Solidarité & Citoyenneté".

A lire le bilan de Reporters sans frontières de la situation de la liberté de la presse dans 98 pays.

dimanche 27 juillet 2008

Quelles sont les racines de l'Europe culturelle ?

Athènes
L'individu est un être autonome, un être libre et raisonnable. Il devient en un sens la mesure de toute chose, le fondement de la dignité humaine.

Rome
Cette dignité s'incarne dans la citoyenneté. L'individu est un citoyen, un homme libéré de l'arbitraire et de la violence par la loi. Cette loi est universelle.

Tradition judéo-chrétienne
Les hommes reconnaissent un être transcendant et unique et fondent par cette reconnaissance leur fraternité.

Et encore ... ?

"L'Europe culturelle" n'existe pas dans wikipedia.

vendredi 25 juillet 2008

Rousseau


"Défiez-vous des cosmopolites qui vont chercher au loin des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d'aimer son voisin"

La réponse de Bayrou à Tapie

J'ai été choqué par les propos de Bernard Tapie. Ci-dessous la réponse de Bayrou :

"Les insultes proférées par M. Tapie à mon encontre (on comprend bien pourquoi) ne changeront rien aux dix affirmations suivantes, qui permettront à chacun de se faire une opinion.

1) Si M. Tapie a gain de cause, c'est le contribuable qui va payer. Le CDR (consortium de réalisation), structure destinée à liquider les actifs douteux du Crédit lyonnais, dont la quasi-totalité des activités ont cessé au 31 décembre 2006, n'a aucune autonomie financière. Son financement est assuré par l'EPFR (établissement public de financement et de restructuration), alimenté par les crédits budgétaires de l'Etat, donc par le contribuable.

2) Il n'y a pas eu de décision de justice. C'est une décision politique. La procédure d'arbitrage est une procédure privée destinée au monde des affaires. Qand les intérêts de l'Etat et du contribuable sont en jeu, c'est un principe absolu du droit que l'arbitrage est interdit; seules les juridictions instaurées par la loi sont compétentes.

3) Les principes de l'Etat de droit sont foulés aux pieds. C'est par crainte de décisions de justice défavorables à M.Tapie que le sommet de l'Etat a imposé une telle procédure d'arbitrage, sans appel possible. La seule décision favorable à M.Tapie a été cassée en des termes d'une dureté inhabituelle par la Cour de cassation, plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, réunie exceptionnellement en formation plénière, sous la présidence de son premier président. Que l'Etat ait pu décider de renoncer à un tel avantage juridique et moral est sans précédent. Il faut noter qu'un autre principe général du droit est mis en cause : il ne peut y avoir de justice que contradictoire, or M. Tapie a été entendu, mais pas ses contradicteurs, ni Jean Peyrelevade qui a redressé le Crédit lyonnais, ni Jean-Pierre Aubert, président du CDR, jusqu'à la clôture de ses activités.

4) Dans la vente d'Adidas, M. Tapie n'a pas été perdant, il a été gagnant. D'ailleurs, c'est lui-même qui a fixé le prix de vente. Adidas a été acheté en 1990 avec un prêt à court terme de 1,6milliard de francs, à échéance en 1992. A cette date, l'entreprise mal gérée est en situation dramatique. Ne pouvant assurer son échéance, M. Tapie, ancien et bientôt nouveau ministre de la ville, décide alors de la vendre. Il cherche à en obtenir 2 milliards de francs mais l'acheteur (Pentland), découvrant l'étendue des dégâts, retire son offre. C'est alors que M. Tapie donne mandat à la banque de vendre l'entreprise, pour une somme d'un peu plus de 2 milliards de francs qu'il a lui-même fixée. Opération qui lui rapportera au total, si l'on en croit une expertise et une ordonnance judiciaire de l'époque, la somme de 200 millions de francs.

5) L'Etat va prendre à sa charge les dettes de M. Tapie. Contrairement à ce qui est répété en boucle, l'Etat ne va rien récupérer de ses créances. C'est lui qui va payer pour les dettes du groupe Tapie, totalement extérieures à l'affaire Adidas, et qui n'ont jamais été honorées. En particulier, le groupe de M.Tapie a depuis des années des millions de dettes fiscales et sociales vis-à-vis de l'Etat et de l'Urssaf. "Qui paye ses dettes s'enrichit." Ici, c'est l'Etat qui paye les dettes de M. Tapie et celui-ci qui s'enrichit.

6) 285 millions d'euros, c'est l'équivalent de la totalité des salaires annuels des 11000 postes d'enseignants supprimés cette année. C'est une somme tellement astronomique que le citoyen ne peut pas s'en faire une idée. Traduite en salaires d'enseignant, c'est plus de 11000 postes à l'année. Si on y adjoint les intérêts, on atteint 400millions, cela représente une somme suffisante pour effacer l'essentiel du déficit des hôpitaux publics du pays.

7) 45millions pour "préjudice moral", c'est une insulte. A l'intérieur de cette addition, les 45 millions d'euros pour "préjudice moral" (le mot ne manque pas de sel) sont une insulte pour le citoyen. Quelques comparaisons pour en prendre la mesure : cette somme est l'équivalent de 4000 années de travail au smic. Et l'indemnité moyenne pour une veuve après la mort d'un conjoint victime de l'amiante est de 45000euros, soit mille fois moins.

8) Tout était fait pour que l'affaire passe inaperçue. La décision d'arbitrage, dont le principe avait été décidé en catimini, largement orientée à l'avance par des montants d'indemnisation définis noir sur blanc, a été annoncée à un moment bien choisi : le vendredi soir ouvrant le week-end du 14 juillet à 17h30, pour que toutes les procédures soient entérinées avant le 15 août.

9) Pendant ce temps, on pressure les pauvres gens jusqu'au dernier centime. On va supprimer les allocations aux chômeurs qui refuseront un emploi trop éloigné de chez eux ou sous-payé. Je connais une jeune femme qui a été contrainte de rembourser une année de RMI parce qu'elle avait fait quelques heures de ménage sans les déclarer. Les faibles sont sans défense, mais le pouvoir enrichit avec complaisance ses affidés.

10) Le problème, ce n'est pas M. Tapie, c'est l'Etat et ceux qui sont à sa tête. Il y a toujours eu, il y aura toujours, des aventuriers qui se jouent des banques, du fisc, de la loi. Mais en principe l'Etat est là pour faire respecter les règles de droit et l'argent public. Ici, au contraire par le fait du prince, parce qu'il s'agit de soutiens ou de complices dans un certain nombre d'opérations politiques, passées, présentes ou à venir, l'Etat protège et enrichit ceux qui se moquent de sa loi. Le message est clair : sous ce régime, "qui n'est pas avec moi est contre moi", et qui est avec moi est protégé et peut sabler le champagne. L'affaire Tapie donne la mesure de l'abaissement de l'Etat."

François Bayrou, Président du MODEM

mercredi 23 juillet 2008

Insoutenable légèreté de l'être

L'homme ne vit qu'une seule fois. Il n'a donc aucun moyen de comparer sa vie avec ce qu'elle aurait été s'il avait agit autrement. Il n'a aucune chance de pouvoir corriger ses erreurs. Un choix mériterait une réelle expérience de chaque option qui se présente devant lui. Alors pourrait s'opérer le choix... en toute connaissance de cause, choisir la voie qui lui semble la meilleure.


mercredi 16 juillet 2008

La dolce vita

Aujourd'hui l'homme préfère devenir journaliste que simple écrivain. L'homme se retourne sur lui-même sans recherche d'universalité, sans ouverture. Il perd son lien vital avec la nature. Il ne la reconnait plus, prisonnier de son quotidien médiatique. Dieu est média, tout en découle, les nouveaux demi-dieux. On préfère à l'oeuvre d'une vie, la notoriété éphémère, la reconnaissance illusoire, le buzz, le film mal fait.

Les commentaires

Beaucoup de débats en ce moment sur "faut-il ou non modérer a priori, a posteriori les commentaires..." Flots de commentaires plus ou moins inutiles d'un côté, peu de commentaires constructifs de l'autre, noyés dans le déluge des mots anonymes, du cyber tagging contre-productif, des petites vacheries écrites à la va-vite, des taggeurs payés à faire que cela et on se demande pour qui ? du bruit numérique, en veux-tu ? En voilà... Certains bloggeurs exaspérés osent enfin soulever le débat du sacro-saint principe de la blogosphère.
J'ai un parti pris a priori, je fais confiance au bloggeur qui modère a priori ou a posteriori quand les commentaires n'ont pas de rapport avec le thème, n'apportent pas un point de vue différent, ou complémentaire, ne sont ni respectueux, ni constructifs.

samedi 5 juillet 2008

3 petites phrases du début de 99F...

... Et qui me font sourire.
"L'euro a été inventé pour rendre les salaires des riches six fois moins indécents"
"La mort est le seul rendez-vous qui ne soit pas noté dans votre organizer"
"Dans le monde que je vais vous décrire, la critique est digérée, l'insolence encouragée, la délation rémunérée, la diatribe organisée"
Je relis 99F avec plaisir.